Les poèmes sont présentés par ordre décroissant de parution dans le site

 

Mai 2023

Il n’y a plus rien à craindre

Là où le bleu de la mer s’abouche avec le bleu du ciel,
là où l’écume des vagues dialogue avec les fonds marins.

Là où la vie et la mort se tiennent par la main.

Il y eut cette terre aussi belle que l’Éden
aussi vaste qu’un impossible espace
prolongé dans la course au soleil

La où l’ombre du jour se plie avec la nuit
là où l’obscur devient mystère

Il n’y a plus rien à craindre
Là où la vie et la mort se tiennent par la main

J.P. 5 mai 2023

 

Avril 2023

Je reviens du silence un long soupir à la main
au bord du rien je lève mon regard

un corbeau passe dans le roulis du temps
mon corps est en errance tourbillons de trous noirs

une arabesque nue prend couleur de mémoire
froissements de papiers et clapotis de doigts

un halo de lumière soulève l’ombre et la poussière
les souvenirs respirent l’énergie d’une danse

à chacun de mes pas, le secret de la vie
déverse dans mon corps tous les cailloux du ciel

J.P 16 mars 2023

 

  2023 poème de Rocco Scotellaro traduit par Jo Pacini

Rocco Scotellaro 

Sérénade au pays

Elles sont vivantes les maisons ! et les ruelles
débordent de gens et de lumières,
comme toujours au pays, on fête
Noël, le jour de l’An et Carnaval.

Je m’en suis allé, je sais ;
mais je pense à eux et ils m’appellent :
amis et compagnons, proches et lointains,
vous tous et mon amour sur le seuil salués,
je vous avais presque oubliés.

Mais le pays déroule son histoire
« sous le ciel étoilé, une à une les feuilles »
pour qui veut s’évader et un jour revenir.

Rocco Scotellaro : E’ fattogiorno. Mondatori 1954
traduit de l’Italien par Joseph Pacini 1989

 

Décembre 2022

Jo Pacini

Offrande du matin

Ce matin,
je t’offre le soleil
son sourire de neige,

Je t’offre le désir
en quête d’un chemin

Je t’offre souvenirs
aspirés par le vent

Je t’offre un brin de temps
caché sous un linceul

Je ne t’offre rien d’autre
qu’énergie du vivant

En germe au fond de toi…

J.P. Caumont 30-11-22

 

Novembre 2022

surgi d'une terre

couleur maïs

je suis poème de sève

qui creuse l'épaisseur

de la nuit...

 

J.P. 1er novembre 2022

 

 

Poème 1

Jo Pacini

Comme à ceux de Lascaux

les lunes font lumière à nos rites humains. 

Notre nuit est jonchée de tant de vies nomades,

semences essaimées au souffle de la terre. 

Nous vivants, nous marchons.

L'ombre de nos pas précède le chemin.

 

Extrait du recueil inédit : De l'exode à l'exil.

 

Poème 2

Jo Pacini

Flamboyance de l'aube

la terre dilatée

révèle au cœur des ocres

le chant de la matière

 

le temps

sable la chair

la lumière

prend forme

 

tendue à l'infini

la branche grave

les polyphonies

du feu

Extrait de Cantate en Luberon

Poème 3

 

Joseph Pacini

         La fougue du Mistral

       Démantèle les brumes.

                  Soleil,

  pleins feux des tournesols.

                 Au Nord,

       Dans la force de l’âge,

                 le Ventoux,

       l’Italie dans le cœur.
                 A l’Ouest,

                 Montmirail,

   Moby Dick de dentelles

   Sur un tapis de pourpre.
                A l’Est,

        Cortège de nuages

        Ombre le Luberon.
                Au Sud,

    Les Alpilles, théâtre !

     Une haie de lumière

   En terres de Provence

         Escorte l’olivier.

Recueil : Ainsi parle l’olivier, avec des encres de Pierre Cayol.

 

Poème 4

Joseph Pacini

Peindre,

Confier le discours des yeux au geste que prolonge la main. Apprendre à désapprendre cette terre où des doigts prennent corps pour fouiller l’arc en ciel.

Immobile, planté tel un arbre et raconter le trajet de la lumière !

Au cœur de chaque grain de terre, puiser l’énergie, emprunter les couleurs que l’épopée du feu lave dans le miroir du ciel, soulever la part d’invisible, où le temps se glisse…

Donner corps au mystère.

Sur le pont du navire, le peintre est capitaine d’un rêve et d’une réalité. Il assume le voyage au long cours d’une liberté qui se cherche. Ses gestes transcrivent et témoignent de la vie. Il écoute  les frémissements de l’invisible que le vent soumet au rythme d’une valse de pierre.

Parfois les mots précèdent les couleurs et les traits ; parfois ce sont le geste du peintre et les signes qui explorent des contrées inconnues. Comment aller jusqu’au bout du désir ? 

Au delà du langage, le poète respire avec le chant de la matière et accompagne le geste en quête de lumière.

J. Pacini.  Avril 2020.  Hommage à Pierre cayol

 

 

Poème 5

 

 

Joseph Pacini   

   

Les ombres de Toscane

Quand les ombres traînent longtemps dans l’herbe
la rivière glisse leurs voix dans la mémoire.
Le souffle dans l’arbre se met en mouvement.
Vers quelles libertés sont-elles en allées ?

Grand aigle blanc habite-t-il encore le soleil ?

Le temps joue à redresser le champ
que des pieds nus ont foulé…
Oiseaux parmi ces ombres, nous,
nous prolongeons leurs voix
entre colline et ciel
au-delà du grand arbre !

 

Poème 6

 

 

 

Joseph Pacini   

   

Chaque jour goutte la sève, la tige s’allonge
et l’horizon grandit.
A chaque instant connu et inconnu se rencontrent sans trêves
et l’horloge du temps se fait la belle.
Et l’heure ploie, l’inconnu se prolonge de clairière en pénombre
A chaque jour suffit sa joie qu’il faut cueillir chaque matin,
Goutte de rosée, goutte de sève
l’inconnu est toujours là, au-delà même du rêve


29-12-18. J.P

 

Poème 7

 

 

 

Joseph Pacini   

   

Natura e Follia

Si seulement le corps
venait à rompre le silence
reflet de chaque pas
inouï dans l’abîme

Si seulement les yeux
du granit
dissolvaient
le néant de l’arène

Si seulement les mots
strates en sommeil
décelaient
l’ivresse de la feuille

Voiliers intemporels
nous pourrions affronter
sur roulis d’improbables
la folie du rivage.

J.P. octobre 2020

 

Poème 8

 

 

 

Joseph Pacini   

   

 In forma di parole

Ici, la terre et le temps
sous nos yeux se séparent
Nous voici arrivés sur le seuil
où dehors et dedans, face à face,
désormais se questionnent.

Oublier l'émotion. Effacer les marées...

Quelle est donc cette mer
dont la lumière est le rivage?
Quel est donc ce silence
dans lequel nos frissons
noient l'espace et le bruit?

Ton pas pose le présent sur un fil
au dessus le vide, au dessous le vide
celui de l'origine et celui de la fin…
Partir dans le sillage du soleil au matin…

Oublier l’entre nous. Offrir le sens d’une parole

Être mouvement et lumière.
Les choses de la vie nous surprennent toujours
et nous manquons de mots
pour dire l'infini qui nous ronge.

J.P. 2 novembre 2020

 

 

Poème 9

 

 

Joseph Pacini 

 

Colline,

 

pour venir jusqu'à nous  ·

tu as traversé l'opacité des brumes, franchi le seuil du doute et ta tête repose désormais sur deux continents . ..

 

ton sommeil moissonne les gerbes ruisselantes de jour et les obscures racines de la nuit.

derrière tes paupières closes s'ébauchent des temps nouveaux.

 

ton souffle caresse les collines surgies du rêve de tant de mains, et ton silence tel un voilier frôle les côtes de l'Afrique ...

en toi les terres se rencontrent, dansent l'âme du monde

 

affluent de l'univers immense,

le fleuve de ton sang colporte les savoirs et les rythmes

les paroles, les musiques interrogeant la terre, interrogeant le ciel !

 

l'ombre de l'au delà dirige le troupeau, tu rassembles les étoiles. l'inutile sera désormais dans l'oubli ! si fragile ta main

esquisse d'espérance, nomme de mémoire un reflet d'absolu.

 

 10 novembre 2008 J.P

.Poème 10

 

Joseph Pacini 

 

 

Imparare i segni

Traverser en dessus en dessous le silence entre deux âges,
traces d’un regard de beauté imbibé d’avenir
Vide et plein, inspirer, expirer …

Le souffle 

entre la terre et l'eau l’inattendu
d’un Tu dont le corps replié
touche sur la main l’enfance retrouvée

verse boisseaux de riz au miroir de l'immense.

J.P 11 décembre 2020

 

  Poème 11

 

Joseph Pacini 

 

Melipeuco.  

Une voix émerge de la terre
la mémoire questionne
le sabot nu des chevaux 

Le feu étire l’ombre
tressée de l’espace 

 Neiges d’été blotties et collées au basalte

Le temps est en voyage     
de la vie à la mort perspective infinie
Au souffle de la mer le vent se soumet

Un long fil de fumée se plie au paysage
l’eau à fleur de nuages chante

Ombre voilée de chair
la voix  à l’écluse des mots
passe au tamis la lumière

Au pied des cordillères  

Carrioles, chariots, haquets -  et le sel de la terre
les chevaux les bœufs les hommes : battage !
Tiges et doigts seigles et blés,

égrainent en torsades l’espace et la durée. 


As-tu trouvé ton âme dit la voix de la terre ? 

 

Hommage à Pablo Neruda

 23 janvier 2012 inédit J. P 
 

  Poème 12

 

Joseph Pacini 


Traverser le désert
 

Il y avait dans ta voix un espace brisé de débris émiettés… Des mots en pointillés s’évadaient sur la place cherchant vainement un carré d’absolu.

Chante ! N’arrête pas le tambour. Les indiens appellent l’eau du ciel. Et le désert s’élargit à présent. Un désert de rochers figés, un désert de pierrailles, qui s’impose au regard. Un désert dont le sable s’allume jusqu’au fond de la chair. Désert où les sentiments n’ont plus droit d’asile…

Ecoute le tambour bat et bat encore, sans arrêt. Ecoute le tambour envoûte le désert et le désert sous la voûte du ciel en appelle à la roche.

Des ocres de silence s’étalent dans le temps ! Millénaires enfouis, où se trouve un chemin qui sous le sable dort, effleuré par nos pas.

 

J.P inédit Février 2021

 

Poème 13

 

 

 

 

Joseph Pacini 

 

Andare avanti

La solitude bavarde  avec les pierres
et toi tu converses avec les temps anciens.

Au sortir du rêve,
tu remontes à la première goutte d'eau,
au lieu où le ruisseau n'est encore
que lumière.

De la source croît du cresson bleu.
Les journées tremblent au fond des jarres.
Tu enlèves la pierre et tu remontes au déluge
Nous avons toujours refusé d'être heureux.

On meurt de soif parmi les pierres.
On se souvient.

26 mars 2021 J.P

Poème 14

 

Joseph Pacini 

 

Il cielo si fa rosa

Se pencher sur les plis
une rose, pied en terre
rouge fleur et feu matière
mouvement parfum d’un corps
esprit du large…


Hybrides floraisons
jardins le long des haies
offrandes de l’humus
discret de perfection
le ciel sera-t-il rose ?

 

18 février 2021

Poème 15

 

Joseph Pacini 

 

Le temps sculpte le monde

 

Il faut parler au bleu que porte notre terre 
Et entendre la terre explorer l’Univers.

Ici l’espace se ballade.
Le bleu touche du doigt un projet d’infini,
et au creux de la pierre, laisse choir des éclats de  lumière,
 gouttes d’eau et chansons pour les rêves du puits.

Ici  la terre  revêt ses beaux habits de nuit,
déplie sur l’horizon ses trajets d’insomnie,
dessine  le silence, les musiques, les bruits,
 donne corps à la graine à la beauté d’un fruit !

Ici la terre est en gésine, les élytres froissées
courtilières,  trompettes ouvragées …
Inaudible, la sève, sous l’écorce des arbres
s’élève  avec lenteur pour rencontrer l’azur.

Ici, la terre prend visage d’homme.
Echardes dans sa chair, les calcaires fossiles
en appellent à l’humus, pour composer un chant
et croiser un espace infini avec les liens du temps.

Oreille contre terre entends-tu
fourmiller la mémoire des sables ?
Les couleurs raconter les histoires des grains ?
Entends-tu la terre grésiller dans le cœur des étoiles ?
 
Il faut parler au bleu qui porte notre terre 
Ecouter notre terre explorer l’univers.

J.P. 2 Juillet 2012


Poème 16

 

Joseph Pacini 

 

En ce jardin, le temps éclaire en nous la liberté d’être…

Tu côtoyais mes charpentières hélant les versants de l’ailleurs,
avec toi j’ai appris un cri d’homme debout !
Ta voix, tous les sons tous les sens dans le lien du voyage,
marque par le feu un outre-temps en marge du chemin.
Cendres vives tes mains se mêlent à présent au bois d’amont.

Je suis un olivier, arbre je reste, compagnon de tes pas, ami de ton silence.

Entre la terre et moi les oiseaux de passage…

J.P 1 septembre 2021

Poème 17

 

Joseph Pacini 

 

Sicile

Avec les lentes coulées

de matière

danser au tam tam de tes nuits

rire au ram dam de la vie.

Libérer l’énergie chaque jour

et se taire à jamais

.

Ton visage, mille fleurs, mille plantes

ton visage aux traits de granit

ton visage doline calcaire.

Légende ton visage.

Ton visage, chambre noire de l’île

Ton visage sur l’eau vie et mort enlacées.

Ton visage où mon visage se glisse

pour y poser question.

 

J.P. Novembre 2001

Poème 18

 

Joseph Pacini 

 

Julos Beaucarne

 

Tu étais un olivier
un pied dans la terre
l'autre dans le ciel

tu faisais de grands pas
tes chansons nous envolaient
pour embrasser le monde

tu es un olivier
un pied sur la terre
l'autre  dans l'éternité

J.P

Poème 19

 

Joseph Pacini 

 

Je m'intéresse à tout ce qui marche

vers l'inouï, l'invisible

l'impalpable de la présence.

 

Je m'intéresse au silence entrecoupé de mots

de musique et de sens.

 

Je m'intéresse à ce qui est, le désir d’exister

de sortir du cocon

entendre la pluie tomber

sur les feuilles des arbres.


Je m'intéresse aux arbres branches ouvertes

feuilles lustrées et sonores comme des tambours

et saisis en plein vol le temps comme un oiseau.   

 

J P    6 décembre 2011.

 

 

 

 

Poème 20

 

 

 

Joseph Pacini 

 

                        

Un siècle au paradis
Confiné un temps dans l’épaisseur du brouillard
tel un voilier immobile
le siècle attend le souffle
sens harmonie direction
con quell’
amor che muove il sol e l’altre stelle
Dante, l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles
se trouve-t-il au paradis ?


J.P. le 5 janvier 2022

 

 

Poème 21

 

 

Une Pensée

"La paix

C’est comme un trou d’immensité

Au beau milieu du nous

L’espérance y devient souvent

ligne de fuite…"


Jo Pacini 28 février 2022

 

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