Le poème du mois
André Morel
SOLEIL
Deux sauterelles
L'une sur l'autre
Simple addition
Pour amour immobile.
Et mathématique
l'ovoïde
Du ciel bleu
Expansé jusqu'au néant.
NOIR
André Morel. Le 18 mars 2004
Joseph Pacini
Peindre,
Confier le discours des yeux au geste que prolonge la main. Apprendre à désapprendre cette terre où des doigts prennent corps pour fouiller l’arc en ciel.
Immobile, planté tel un arbre et raconter le trajet de la lumière !
Au cœur de chaque grain de terre, puiser l’énergie, emprunter les couleurs que l’épopée du feu lave dans le miroir du ciel, soulever la part d’invisible, où le temps se glisse…
Donner corps au mystère.
Sur le pont du navire, le peintre est capitaine d’un rêve et d’une réalité. Il assume le voyage au long cours d’une liberté qui se cherche. Ses gestes transcrivent et témoignent de la vie. Il écoute les frémissements de l’invisible que le vent soumet au rythme d’une valse de pierre.
Parfois les mots précèdent les couleurs et les traits ; parfois ce sont le geste du peintre et les signes qui explorent des contrées inconnues. Comment aller jusqu’au bout du désir ?
Au delà du langage, le poète respire avec le chant de la matière et accompagne le geste en quête de lumière.
J. Pacini. Avril 2020. Hommage à Pierre cayol
Anny Cat
Demain, tourne le sens, d’hier et d’aujourd’hui,
agite tant d’horreurs et d’espérances, la confusion
de tellement d’instants, de mots, d’inaccompli,
d’incertitudes dont se saisissent la force d’élan,
de rêve, le désir de rendre meilleure chaque jour,
la réalité.
La lumière frissonne et froisse les feuillages.
Vient de la terre, habiller nos mots de ciel.
Des émotions apprennent à franchir le passage
pour devenir parole humaine.
Anny Cat. Inédit 2019